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Définition

Le fait de prendre soin des siens va généralement de soi. Pourtant, il arrive dans certaines situations, que l’attention et l’aide que nous apportons à nos proches empiètent sur notre quotidien professionnel et familial, nous amenant parfois à jouer un rôle prépondérant d’aidant auprès d’eux.
Le vieillissement, le handicap, la maladie chronique induisent souvent une perte d’autonomie rendant la personne dépendante de son entourage. Les proches, qui sont généralement les premiers à venir en aide à un parent malade, un enfant en situation de handicap… sont celles et ceux que l’on nomme les « proches aidants ». Ce ne sont pas des professionnels, ils sont dans la plupart des cas membres de la  famille.
Les aidants n’ont pas choisi la situation à laquelle ils doivent faire face. Celle-ci s’est imposée à eux. L’aide qu’ils apportent est régulière, très souvent quotidienne. Les salariés aidants se retrouvent à jongler entre plusieurs emplois du temps, celui de la personne aidée et le leur. Ils gèrent aussi parfois tout un écosystème auprès de la personne dépendante. Ils sont régulièrement confrontés à des imprévus, et ont souvent plus de difficultés que les autres salariés à trouver un équilibre entre leur vie professionnelle et leur vie personnelle. 
En France, on compte près de 11 millions d’aidants familiaux (enquête IPSOS 2020). Un chiffre en constante hausse depuis 2010. On estime par ailleurs que près de la moitié d’entre eux assume ce rôle, en plus d’une activité professionnelle.
Dans le secteur privé, les aidants représentent 21% de l’ensemble des salariés. (Baromètre 2020 Santé au travail Malakoff Humanis). Ce sont les « salariés aidants ».

Les aidants en chiffres 

Initialement cantonnée à la sphère privée et familiale, la question des aidants est aujourd’hui prépondérante dans le débat public. De plus en plus d’organismes réalisent des études afin de mieux comprendre les aidants et leur rôle.
1 français sur  6 accompagne un proche en perte d’autonomie du fait de son âge, de la maladie ou du handicap.
35% viennent en aide à plusieurs personnes.
1 actif sur  4 sera aidant en 2030.
79% des aidant sont moins de 65ans et 45% moins de 50ans.
57% des aidants sont des femmes.
28% des aidant consacrent au moins 20 heures par semaine en moyenne à leur(s) proche(s).
86% des aidant aident un membre de leur famille, dont 52% un de leurs parents.
Baromètre des Aidants BVA Fondation April octobre 2021

*source : Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques

Trois facteurs expliquent l’augmentation du nombre de salariés aidants 
  • Le vieillissement de la population française qui accroît le nombre de personnes dépendantes. La dépendance ou la perte d’autonomie se définit par l’impossibilité pour une personne d’effectuer par elle-même certains actes de la vie courante.
  • L’augmentation des maladies chroniques(cancer, diabète…).
    Dans moins de cinq ans, le nombre de personnes atteintes de maladies chroniques en France augmentera d’environ deux millions. Le vieillissement de la population et le mode de vie actuel de la majorité des Français en sont les principales causes*.
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  • L’allongement de la vie professionnelle
    De plus en plus de salariés doivent jongler entre leur rôle d’aidant, leur vie familiale et leur activité professionnelle et ceci en avançant dans l’âge.

*source : CNAM prévisions 2020

Comprendre les aidants
Des personnes souvent confrontées à un sentiment de culpabilité
La culpabilité est un sentiment extrêmement répandu chez les aidants. Ils se sentent responsables des conditions de vie de leur proche aidé et ne conçoivent pas de passer le relais à un tiers. Ce qui peut parfois les rendre prisonnier de cette relation« aidant-aidé ».
Le travail et les aidants
Le salarié aidant est impliqué dans son travail. Même si bien souvent sa situation est ignorée de tous, il veut prouver qu’il est aussi efficace que ses collègues. Le travail constitue pour lui une ressource financière qui lui permet d’assumer son quotidien, mais aussi de contribuer au bien-être de la personne aidée.
Le travail est aussi un espace dans lequel il peut maintenir du lien social, penser un temps à autre chose et s’accomplir professionnellement.
Dans sa vie professionnelle comme dans sa vie personnelle, le salarié aidant aura tendance à ne pas se préserver. Il lui sera difficile d’alerter son manager ou de refuser une mission nouvelle qui pourrait mettre en péril son propre équilibre. Il aura ainsi tendance à privilégier un fonctionnement en vase clos, à ne pas demander d’aide à ses collègues et à accomplir seul les tâches difficiles, afin d’en assumer la responsabilité et les éventuels écueils.
Les salariés aidants : un atout pour l’entreprise !
Une vraie force pour le collectif. Être aidant peut aussi permettre de développer des capacités utiles dans le travail : organisation, anticipation, empathie, intelligence opérationnelle.

Impact sur la vie professionnelle

Ces salariés aidants constituent un véritable enjeu économique et sociétal pour les entreprises. Une réalité qui ne doit pas être ignorée car elle peut avoir de nombreuses répercussions sur la performance sociale de l’entreprise.
Les aidants, des salariés plus souvent absents
47% ont eu au moins un arrêt de travail dans l'année vs 36% pour l'ensemble des salariés.
46% ont eu des arrêt de travail multiples vs 39% pour l'ensemble des salariés.
64% déclarent prendre des congés pour s'occuper de leur proche dépendant.
40% ont eu des absence non prévues en 2020 vs 28% pour l'ensemble des salariés.

Etude MH Observatoire des salariés aidants - comparaison des salariés aidants par rapport à l'ensemble des salariés - octobre 2021

Les aidants, des salariés plus exposés aux Risques Psycho Sociaux 

En plus du sentiment de culpabilité, la charge mentale supportée par les aidants constitue une véritable source de stress et d’anxiété, ce qui les rend ainsi plus vulnérables et plus enclins au syndrome de l’épuisement professionnel et au burn-out

49% sont stressés au travail vs 39% pour l'ensemble des salariés.
28% se déclarent en situation de souffrance psychologique en 19% pour l'ensemble des salariés.
54% se disent épuisés professionnellement vs 49% pour l'ensemble des salariés.
31% disent avoir des baisses de vigilance, d'attention vs 22% pour l'ensemble des salariés.
47% déclarent avoir souvent ressenti des maux (mal de tête, douleurs abdominales, tensions musculaires ou palpitations) contre 28% pour l'ensemble des salariés.

Etude MH Observatoire des salariés aidants - comparaison des salariés aidants par rapport à l'ensemble des salariés - octobre 2021

Si le salarié est déjà dans un état d’épuisement, les effets néfastes sur son état psychologique et physiques ont nombreux : fatigue importante, surcharge mentale et émotionnelle, manque de patience, difficultés de concentration, manque de vigilance, troubles du sommeil, sentiment d’être submergé en permanence, incapacité à prioriser les urgences, manque d’indulgence envers soi-même…
Il existe une multitude de raisons qui peuvent conduire le salarié aidant à cet état d’épuisement :
Des difficultés à concilier vie professionnelle, vie personnelle et rôle d’aidant.
Le manque de temps pour tout gérer et notamment l’organisation chronophage du quotidien de l’aidé (rendez-vous médicaux, coordonner les visites aides externes…)
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Journées Types D’aidantes
  • Mathilde, 40 ans,aidante son enfant
  • Suzanne, 85 ans,aidante de son mariavec l’appui de ses enfants.
  • Le fait que l’entourage professionnel ne connaisse pas la situation du salarié aidant.
  • La peur d’être « découvert » et stigmatisé, jugé et freiné dans son parcours professionnel.
  • L’absence de repos. Les RTT ou les congés payés sont généralement utilisés pour prendre soin de l’aidé.
  • Les imprévus et les urgences qui perturbent l’organisation quotidienne.
  • Une tendance à l’oubli de soi et à la mise entre parenthèse de leur santé et de leur vie sociale.
Depuis plusieurs décennies déjà, les entreprises doivent faire face à l’évolution de ces risques psychosociaux, exacerbés plus récemment par la crise sanitaire, notamment chez les salariés aidants. Elles doivent être vigilantes afin de prévenir l’usure de leurs salariés et accompagner ces situations de vulnérabilités.